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Pour évoquer le peintre Corot, Jacques Mougenot nous propose une fresque. C'est bien le moins. Une fresque en trois époques, rassemblant trente-deux comédiens ! Jacques Mougenot est un jeune auteur de talent.

Sa première pièce, « La Carpe du duc de Brienne », a été présentée au Petit-Montparnasse il y a trois ans. On retrouve ici ses qualités de dialoguiste et son incontestable sens du théâtre. Il a choisi, pour raconter la vie de Corot, le parti de la légèreté et de la fantaisie, un peu à la façon d'un Guitry. Il « couvre » sa vie entière, de l'adolescence jusqu'à la mort, mêlant les personnages réels et les autres, ceux inventés pour habiller une scène amusante ou triste, une réplique émouvante, un mot drôle. Tout cela est fort bien mené, malgré deux ou trois longueurs dans la première partie. Jean-Laurent Cochet interprète le père du peintre, puis Corot lui-même. Il a beau être entouré de trente et un comédiens, il est seul en scène. Sa présence et son magnétisme sont tels que certains de ses comparses en arrivent à jouer comme lui, avec ses intonations et ses regards. Il est éblouissant d'intelligence, pétillant de finesse et de drôlerie. Il a l'amour de la belle ouvrage, cela se sent. Il fignole, se régale d'un mot, comprend tout, voit tout, et nous le restitue. Son bonheur d'être en scène irradie. Un joli spectacle, dont on oublie vite les quelques réserves pour ne se souvenir que de ce rare interprète.

22 octobre 1996

Pour évoquer le peintre Corot, Jacques Mougenot nous propose une fresque. C'est bien le moins. Une fresque en trois époques, rassemblant trente-deux comédiens !

Jacques Mougenot est un jeune auteur de talent. Sa première pièce, « La Carpe du duc de Brienne », a été présentée au Petit-Montparnasse il y a trois ans. On retrouve ici ses qualités de dialoguiste et son incontestable sens du théâtre. Il a choisi, pour raconter la vie de Corot, le parti de la légèreté et de la fantaisie, un peu à la façon d'un Guitry. Il « couvre » sa vie entière, de l'adolescence jusqu'à la mort, mêlant les personnages réels et les autres, ceux inventés pour habiller une scène amusante ou triste, une réplique émouvante, un mot drôle. Tout cela est fort bien mené, malgré deux ou trois longueurs dans la première partie. Jean-Laurent Cochet interprète le père du peintre, puis Corot lui-même. Il a beau être entouré de trente et un comédiens, il est seul en scène. Sa présence et son magnétisme sont tels que certains de ses comparses en arrivent à jouer comme lui, avec ses intonations et ses regards. Il est éblouissant d'intelligence, pétillant de finesse et de drôlerie. Il a l'amour de la belle ouvrage, cela se sent. Il fignole, se régale d'un mot, comprend tout, voit tout, et nous le restitue. Son bonheur d'être en scène irradie. Un joli spectacle, dont on oublie vite les quelques réserves pour ne se souvenir que de ce rare interprète.

22 octobre 1996