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Froggy's delight

Quel est le point commun entre un Président de la République, un galactonaute, Marcel Proust, Prométhée, une astrologue, les dieux de l'Olympe, la princesse Alumine de Benzoate, le testament de Titus Appolin, Georges Perec, Mozart et les Noces de Cana de Véronèse ?

Un romancier qui a construit une machine à démonter le temps. Et par la même occasion à démonter le lecteur. Car Jacques Mougenot embarque le lecteur sur le radeau incertain de la conquête du temps. Embarquer s'avère le terme adéquat puisqu'il nous emmène à la poursuite du secret du temps sur l'océan de nos petites cellules grises. Mais embarquer n'est-il pas également usité dans le sens de "mener en bateau" ?. Car ce roman est écrit à la première personne par un narrateur ….qui se trouve être un romancier …qui a écrit un livre intitulé "La machine à remonter le temps". Que nenni, puisque dès les premières pages, tout est dit…du moins pour le lecteur attentif, comme il se doit pour tout lecteur, et averti, ce qui sera le cas après avoir lu ces lignes. D'une plume alerte et inspirée, à la fois concise et drôle, Jacques Mougenot propose un voyage au cœur du temps sous couvert de quête qui réjouira plus d'un amateur de jeux de rôles. N'oublions pas qu'il est aussi comédien, auteur dramatique et metteur en scène. C'est ludique, amusant, intelligent et éminemment roboratif.

Martine Piazzon
Froggy's Delight, 7 mars 2006

Froggy's delight

Qu’on se le dise : le Mougenot nouveau, attendu comme le messie, terme ô combien de circonstance, est arrivé au Petit Hébertot !

Après la reprise en janvier 2006 de "L’affaire Dussaert" et la création en novembre 2006 de "La fourmi et la cigale", co-écrite avec son frère François, en ce même lieu, voici "La création du monde" au terme de laquelle Jacques Mougenot entreprend de raconter, que dis-je, de dévoiler le tout début du tout à partir du rien, pas moins que l’œuvre du Verbe et de percer enfin le mystère métaphysique essentiel. Excellent comédien doublé d'un trublion versificateur à l’humour précieux et inspiré mis au service des thématiques fondamentales et des angoisses existentielles, Jacques Mougenot s'est concocté un monologue en alexandrins brillant et jubilatoire. L'être et le néant, le temps et l'espace, la science et la foi, l'art conceptuel et la pomme fatale, autant d'abîmes et de mise en abîme de réflexions réjouissantes. Tout de smoking vêtu, oeil pétillant et sourire esquissé, on lui donnerait le bon Dieu sans confession tant il manie avec dextérité le paradoxe, pratique l'ironie à fleuret moucheté et l'art du rire roboratif et tricote un verbe inspiré. Il ravit, transporte, emberlificote et subjugue avec un art consommé de la prosodie et de la comédie. Mais n'oubliez pas l'affiche croquignolette sur laquelle un magicien sans visage sort de son chapeau un curieux lapin à tête de globe terrestre. Et une question s'impose : c'est qui le magicien ?

Martine Piazzon
Froggy’s delight, novembre 2007